Sommeil des enfants : ce qu’il faut retenir

Une partie de cet article est un résumé de l’épisode 20 du podcast L’âme à lire intitulé le sommeil des enfants. Au cours de cet épisode, j’ai pu discuter avec

Jacqueline Bencardino, psychologue et psychothérapeute spécialisée dans le domaine de la parentalité et de l’enfance; elle répond aux questions de parents sur son blog psychologieparentale.com et sur son compte instagram @va.demander.a.jacqueline. Jacqueline est aussi auteur d’une formation entièrement en ligne Dors bien girafon qui a pour but d’apprendre aux parents à améliorer la qualité du sommeil de leur enfant, et de deux livres.

 

Valérie Roumanoff, hypnothérapeute spécialisée en parentalité; elle accompagne les enfants, les adolescents et les parents avec des outils de l’hypnose et de la PNL, c’est-à-dire la Programmation Neuro-Linguistique (retrouve mon interview de Valérie ici). On peut la suivre sur Instagram. Valérie a écrit de nombreux ouvrages destinées aux parents, mais aussi aux enfants qui sont de véritables mines d’informations bienveillantes.

 

Le sommeil des enfants, c’est le nerf de la guerre dans la vie d’un parent. En veillant à ce que nos enfants dorment bien, on s’assure d’avoir suffisamment de sommeil nous aussi. En effet, si l’on ne dort pas assez, on ne tiendra pas la semaine ou même la journée du lendemain si on considère le rythme effréné de nos vies ! Alors, entrons dans le vif du sujet avec cette question que beaucoup d’enfants posent à leurs parents.

 

Pourquoi a-t-on besoin de dormir ?

Dormir c’est un besoin vital en fait. Voici trois raisons de dormir à expliquer aux enfants :

Dormir permet de gérer la fatigue

Comme le rappelle Valérie Roumanoff:

On nous parle beaucoup de bien manger, de bouger, mais on ne parle pas souvent de bien dormir.

Pourtant, c’est quelque chose de très important, autant pour les enfants que pour les adultes. Malheureusement quand on est parent, on néglige souvent son propre sommeil. Mais ce n’est pas la bonne solution et ça nous pénalise. En effet, plus on est fatigué, moins on va réagir de façon appropriée. Et pour les enfants c’est pareil : plus ils vont être fatigués, plus ils vont avoir tendance à être énervés, à s’agacer, à s’agiter et à moins se concentrer. A contrario, plus le sommeil est de qualité (et plus il est facilité), plus la journée sera facile pour tout le monde.

Dormir favorise la croissance

Très concrètement, on peut dire à un enfant que c’est pendant le sommeil qu’on grandit parce que les hormones de croissance sont libérées pendant le sommeil. En bref, on ne grandit pas bien si on ne dort pas bien.

Dormir aide la gestion des informations

On peut aussi expliquer aux enfants un peu plus grand que pendant la nuit le cerveau traite toutes les informations de la journée et il classe tout ce qui s’est passé. Plus on va (bien) dormir, plus les informations vont être bien ordonnées, et plus on pourra s’en resservir. En fait, lorsqu’on dort, on n’est pas du tout inactif, ou juste allongé dans un lit : il se passe plein de choses dont on a pas du tout conscience et on réfléchit en classant nos informations.

De combien d’heures de sommeil a besoin un enfant?

Jacqueline nous a partagé les chiffres ci-dessous qui viennent de l’Académie Américaine de la Médecine du Sommeil (AASM). Attention, il s’agit d’une moyenne par âge, pour avoir un repère en termes de besoin de sommeil (inutile de paniquer si ton enfant ne rentre pas dans les fourchettes indiquées, chaque enfant a ses propres besoins et il ne faut pas prendre tout à la lettre). Autre point important : on ne parle pas d’heures de sommeil  d’affilée et on compte aussi les siestes, donc on parle du nombre total d’heures de sommeil par 24 heures.

• Un bébé de 0 à 3 mois a besoin de dormir de 14 à 17h par jour
• Un bébé de 4 à 11 mois a besoin de 12 à 15h de sommeil par jour
• Un enfant de 1 an à 2 ans a besoin de 11 à 14h par jour
• Un enfant de 3 ans en 5 ans : de 10 à 13h par jour
• Un enfant de 6 ans à 13 ans de 9 à 11h par jour
• Un adolescent de 13 à 18 ans : de 8 à 10h par jour

Tu peux épingler le visuel ci-dessous pour le retrouver plus vite :

Ce qui est important, c’est vraiment de regarder si son enfant est en bonne santé. Chaque parent peut évaluer si son enfant a assez dormi ou non. Bien sûr, il n’y a rien de gravé dans le marbre : c’est fonction de chaque enfant et ça peut aussi varier d’une période à une autre, d’une année à une autre.

Quels sont les signes qui montrent qu’un enfant a besoin de dormir ?

Quand ton enfant se frotte les yeux, qu’il se touche ou se frotte les oreilles, ou que tu observes une baisse d’énergie, d’activité, bref un « ralentissement » alors il a peut-être besoin de dormir. Fais bien attention: souvent ce moment ne dure pas très longtemps. C’est important de ne pas le rater parce qu’après, “ça redémarre” . On parle souvent de “train du sommeil”. C’est une image qui est assez parlante : quand le train est dans la gare, il faut essayer de “monter dedans” (comprendre, dormir). Sinon, il va dans une autre gare au bout d’un moment, et ce sera plus difficile (et long), de rattraper le train et attendre le prochain arrêt. Donc, à toi parent, quand tu constates qu’il y a une baisse d’énergie ou d’activité, ou que l’enfant ralentit, ce serait bien d’arrêter ce que tu es en train de faire pour accompagner l’enfant au lit : ce sera plus facile.

Quel est le comportement d’un enfant qui manque de sommeil ?

Lorsque l’enfant est fatigué en fin de journée, il peut se mettre à hurler et pour lutter contre cette fatigue, il va s’exciter encore plus. Finalement, un peu comme les adultes : quand on manque de sommeil, on s’énerve plus facilement etc. Paradoxalement, on va se dire “il a tellement d’énergie, qu’il n’a pas sommeil maintenant”. Très souvent, cela aboutit à un des problèmes récurrents : l’enfant qui a du mal à s’endormir.

Que faire quand l’enfant a du mal à s’endormir ?

Beaucoup de facteurs différents peuvent être à l’origine du problème et ça va dépendre du contexte de vie, de la journée de l’enfant… . Parfois, on a l’impression qu’il a beaucoup d’énergie et on peut se dire « il doit encore libérer de l’énergie avant de dormir » alors que très souvent c’est le contraire : si l’enfant n’a pas vraiment fait de sieste de la journée (pour les plus jeunes) ou qu’il a eu une journée très fatigante , en fait, il lutte contre le sommeil, c’est-à-dire que son corps a mis en place des stratégies pour se maintenir éveillé. C’est un processus hormonal : du cortisol et de l’adrénaline sont libérées dans le corps de l’enfant à ce moment-là.

 

Comment favoriser le sommeil des enfants ?

Créer un rituel du soir pour aider les enfants à s’endormir

En réponse, il faut montrer à l’enfant que c’est l’heure de dormir. Autrement dit, on va essayer de lui proposer un environnement où on est au calme. On limite les stimulations. Ensuite, on va essayer de faire passer les informations au corps de l’enfant, comme quoi, c’est l’heure de dormir. Et il n’y a pas besoin de décharger ces hormones qui vont empêcher de faire dodo.

Des activités à proposer pour faciliter le sommeil des enfants

• Lire, bien sûr ! Un joli moment partagé où on peut en profiter pour voyager, rêver ou faire réfléchir (tu trouveras plein d’idées lecture en écoutant les épisodes du podcast L’âme à lire, et aussi dans la catégorie Lectures de ce blog)
• Masser ou chatouiller : si le massage semble évident comme activité relaxante, la partie de chatouilles peut sembler bizarre. Pourtant, utilisée avec modération, elle permet à l’enfant de se reconcentrer sur lui et ses sensations. A toi de juger ce qui est le plus approprié à utiliser
• Jouer avec Audodo : C’est un petit personnage rigolo et attachant qui accompagnera ton enfant partout, et particulièrement au moment du coucher. L’histoire interactive qui l’accompagne aide à accepter l’heure du coucher et s’endormir paisiblement.
• Faire un jeu de société : attention, là aussi, il convient d’adapter en fonction du temps qu’il reste avant de se coucher, de la journée que tu as passé avec ton enfant (avez-vous eu des moments complices pour charger le réservoir à émotions?). Pense au jeux calmes (évitons Docteur Maboule ou équivalents), rapides. Par exemple, le jeu de cartes « Dis-moi… » permet de favoriser le dialogue parent-enfant et des moments complices.

Ce qu’il faut éviter pour ne pas perturber l’endormissement

• La nourriture très sucrée après le goûter : Un apport d’énergie inutile va retarder l’endormissement et altérer la qualité du sommeil.
• Les écrans, bien sûr, après 18h : Les écrans (téléphone portable, tablette…) produisent une lumière bleue, présente dans la lumière naturelle qui régule l’horloge biologique. La lumière bleue va perturber la sécrétion de mélatonine. Ainsi, lorsque votre enfant regarde un écran avant d’aller se coucher, la lumière bleue artificielle va perturber sa sécrétion de mélatonine qui aide l’endormissement.

 

J’espère que cet article t’a aidé à y voir un peu plus clair. Tu peux épingler un des visuels ci-dessous pour le retrouver facilement dans ton compte Pinterest :

Pour aller plus loin

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