Comment aider les enfants à appréhender leurs émotions

Récemment dans le blog, Céline et moi vous parlions de la gestion des émotions de nos enfants.

Aujourd’hui, je partage avec vous nos astuces pour les aider à mieux appréhender leurs émotions. Beaucoup d’entre elles, d’ailleurs, peuvent aider n’importe quel enfant en train d’apprendre à reconnaitre ses émotions (comme gérer les frustrations par exemple) et pas seulement un enfant hypersensible.

C’est probablement l’article le plus long de l’histoire de ce blog 🙈. En même temps, le sujet est vaste! Alors, n’hésitez pas à lire ce dont vous avez besoin, et à y revenir plus tard pour autre chose. Cet article est là pour partager nos idées et vous aider. Vous  y trouverez 3 grands axes :

  1. Les comportements à adopter pour aider votre enfant au prise avec ses émotions
  2. Des outils ou supports pour communiquer et apprendre à reconnaitre et appréhender les émotions
  3. Des lectures à partager avec votre enfant

N’hésitez pas à commenter cet article avec votre propre expérience : cela aidera sûrement d’autres parents. Merci !

Les comportements qui peuvent aider un enfant au prise avec ses émotions

titoudou – Alors, Céline, qu’as-tu mis en place pour aider ta fille dont tu nous parlais dans un précédent article à appréhender ses émotions ?

Céline – En toute honnêteté, nous sommes encore au tout début de cette réflexion et la mise en place de certains nouveaux réflexes prend du temps pour nous les adultes. Les éléments que je partage avec vous ci-dessous sont relativement généraux. Parce que nous n’en sommes pas beaucoup plus loin… Voici néanmoins quelques basiques qui s’imposent :

  • Garder son calme si possible et si nécessaire se rappeler que l’enfant ne fait pas exprès. Il ressent réellement cette peur/douleur/honte/etc. d’une manière qui nous semble exagérée et ne cherche pas juste à nous provoquer.

Oui, ce n’est pas toujours facile pour un adulte pris dans la fatigue et le stress de la journée. Mais c’est vrai que c’est essentiel pour pouvoir mieux aider son enfant.

  • Anticiper: cela vaut en particulier pour tous les changements susceptibles d’être perturbants (et donc pas seulement pour les gros chamboulements type déménagement, changement de maîtresse ou autre). En parler avant, expliquer à l’enfant, lui donner des détails sur ce qu’on va faire, quand, dans quel ordre, pourquoi.

Effectivement, j’ai aussi constaté que ma fille gère plus facilement les changements (comme arrêter son activité pour aller se doucher le soir… ah ah ah je crois que beaucoup se reconnaitront ici) si tout est prévu et expliqué avant.

  • enfant triste citation titoudouDans toute la mesure du possible (et je précise car personne n’est parfait, surtout pas moi, nous avons à gérer nos propres émotions également, ce qui n’arrange souvent pas les choses, en particulier si nous sommes nous aussi particulièrement sensible…), rester bienveillant avec l’enfant, l’accompagner et le rassurer dans ses crises, peurs, réserves ou autres. Ne pas le faire se sentir honteux ou différent, ne pas le réprimander en donnant une connotation négative à sa sensibilité (c’est très bête, mais je pense en particulier aux petits garçons… combien de fois j’entends encore des inepties du style « Arrête de faire ta mauviette ! T’es pas une femmelette ! Tu es trop sensible, tu fais des histoires pour rien ! ». J’en passe et des meilleures)

Oui, cela rejoint le premier point, je suis entièrement d’accord avec toi.

  • Faire preuve de beaucoup de patience et de compréhension. J’ai remarqué que ma fille est souvent perdue, voir apeurée par la force de ses débordements, peurs ou autres. Elle ne comprend pas ce qui lui arrive, ni pourquoi elle réagit comme ça, ni comment faire pour faire autrement. Nous aurons un rôle à jouer pour lui apprendre à appréhender cette particularité de son tempérament, mais pour le moment, je ne sais pas encore comment.
  • On m’a très souvent dit que la méditation, la pleine conscience étaient des outils très puissants pour aider les personnes hypersensibles. Pour l’instant, ma fille n’y est pas très ouverte, mais je pense qu’il est important de le mentionner. C’est un outil que je garde sous le coude pour le moment où elle sera prête.

On vient tout juste de commencer ! On n’est vraiment qu’au début, mais je peux dire que ma fille a vraiment beaucoup beaucoup apprécié. Elle a trouvé une sorte de calme qu’elle atteint rarement sauf quand elle est très concentrée sur quelque chose et là ne s’en rend pas compte. Bref, à creuser. J’en reparlerai sûrement une autre fois.

  • Utiliser des supports pour reparler après des émotions, comme les livres (la couleur des émotions, Paul, Gaston la licorne – Mes émotions, etc.) ou les poupémotions [Merci Céline !] et des outils comme la poubelle à colère ou le ninja si l’enfant est réceptif dans la crise (je dirais d’ailleurs que ce sont de très bons outils pour tous les enfants !)

Oui, j’y reviens un peu plus tard dans cet article.

  • Permettre à l’enfant de pratiquer un art ou un sport qui lui convienne et sans pression. Pour le moment pour ma fille, il s’agit d’activités physiques où elle peut se défouler de manière relativement libre et spontanée
  • Dans notre cas précis, on nous a également recommandé de pratiquer des petits moments de massages ou de chatouilles, pour reconnecter notre fille à son corps physique. Comme beaucoup d’enfants hautement sensibles, elle a apparemment tendance à tout concentrer dans sa tête et à se couper de son corps physique afin de limiter ses ressentis extrêmes… l’activité physique aide aussi pour ce souci.

Oui, tu m’en avais déjà parlé. Et j’ai réalisé que c’est quelque chose que l’on fait de façon inconsciente depuis le début. Ma fille et moi sommes très « tactiles », donc il y a des micro-calins (une dizaine de secondes) régulièrement dans la journée quand elle en éprouve le besoin. Je me souviens qu’au début, en tant que maman, je trouvais ces calins beaucoup trop courts (moi je restais des minutes entières sur les genous de ma mère!!). Mais j’ai compris au fur et à mesure que c’est quelque chose dont elle a besoin, comme pour « se recharger ». Des bagarres de chatouilles, il y en a tous les matins au réveil. Quant aux massages, ils aident beaucoup à se détendre le soir avant de s’endormir. Elle est comme sa mère ;-), elle adore ça !

  • Limiter fortement le temps passé devant un écran: je considère que nos filles ne passaient déjà pas un temps déraisonné devant la TV, sachant qu’en plus à la maison elles n’ont accès ni à un ordinateur, ni à une tablette ou un smartphone. Mais j’avoue qu’elles regardaient un peu de dessins animés tous les jours, en particulier aux heures où je préparais les repas et qui étaient généralement propices aux « je ne sais pas quoi faire » et aux disputes entre sœurs. Et puis un DVD de temps en temps un mercredi après-midi ou un week-end pluvieux. Mais voilà, nous avons été forcés de constater que si déjà de base les écrans sont à éviter et ont des effets néfastes sur les enfants, ceux-ci se manifestaient de manière particulièrement forte pour notre petite hypersensible : devant la TV, elle apparaissait comme hypnotisée. L’arrêt de l’écran provoquait soit une crise, soit au moins une très très mauvaise humeur (même en la prévenant à l’avance et en utilisant un time timer) qui pouvait perdurer bien au-delà du moment où nous avions éteint la fameuse TV. Depuis que nous avons fortement limité cela (pour le moment, je dirais qu’elle regarde un petit coup de TV en moyenne 2 fois par semaine, mais à voir une fois l’hiver revenu…), notre fille exprime beaucoup plus sa créativité, elle construit énormément de cabanes, de circuits, de parcours… c’est sa passion du moment !

enfant ecranDepuis toujours je limite fortement les écrans. Je les tolère en petites quantités parce que je sais qu’il faut vivre avec son temps. Et je contrôle ce qu’elle regarde. Malheureusement, nous avons quand même eu des moments de panique sur des dessins animés aussi « innofensifs » que Babar parce qu’elle s’identifiait aux personnages et ressentait les mêmes émotions. Elle grandit et c’est plus facile de gérer et d’en parler. Le temps est toujours très contrôlé et je veux que cela reste comme ça : s’il y a des outils formidable dans les médias, cela reste une activité parmi toutes les activités qu’on peut proposer à un enfant, à petites doses. Dans la mesure du possible, je recommande de regarder l’écran en même temps que l’enfant. Alors c’est vrai que du coup, en tant que parent, on n’a plus ce moment de libre pour faire quelque chose. Mais cela permet aussi d’anticiper ce qui pourrait poser problème par la suite.

En ce moment, ma fille est passionnée par le documentaire « une saison au zoo ». Si elle est triste de voir partir des animaux, elle ne s’identifie pas à eux, et c’est déjà très bien.

En tout cas, merci Céline pour ce nouveau partage, et bonne continuation à toute ta petite famille !

Les outils que j’ai créés sur les émotions pour ma fille et pour titoudou

Dans les 2 dernières parties de cet article, je vais vous parler un peu plus des outils ou supports que l’on peut utiliser pour aider un enfant à gérer ses émotions. Attention, par gérer, je ne veux  pas dire les canaliser au point de les refouler ou les nier. Bien sûr que non. On veut aider son enfant à les identifier, les reconnaître, et comprendre pourquoi ces émotions arrivent.  Quel que votre soit l’âge de votre enfant (le fameux terrible two ou plus tard), ce sont des éléments essentiels à aquérir.

Je ne suis pas une spécialiste de l’enfance, ni une professionnelle, ni une psychologue. Je suis simplement une maman qui cherche des solutions pour aider son enfant. Et vous savez, ce qui pourrait sembler comme une difficulté supplémentaire au départ, à savoir le fait que je sois moi-même hypersensible, m’apparait comme une force : J’ai l’opportunité de mieux comprendre ma fille, et même de mieux ressentir ce qu’elle ressent. Si elle est submergée par les émotions des autres, je peux l’être aussi. La différence est que je suis plus grande et que j’ai appris à reconnaître et comprendre tout ça. Communiquer et en parler, reste pour moi, encore maintenant, la base essentielle pour aider son enfant dans l’apprentissage des émotions. Comment le faire ? Et bien pourquoi pas en utilisant des supports qui vont faire réagir, ou interagir votre enfant ?

La page Emotion

Le page EMOTION: pour reconnaitre les emotions © TitoudouLa page d’activité EMOTION est une des premières que j’ai créées, et pour une raison très simple : je voulais aider ma fille à reconnaître toutes les émotions qui la submergeaient parfois. En leur donnant un nom, on se familiarise avec elles, et elles semblent déjà moins inquiétantes.

J’ai choisi volontairement d’utiliser des formes géométriques simples pour les différentes parties du visage: je ne cherchais pas à faire une représentation mignonne, mais à ce que ma fille reste concentrée sur l’idée essentielle et qu’elle comprenne. Je crois que l’imagination des enfants dépasse la représentation qu’on fait (à condition qu’elle soit à peu près réaliste pour qu’ils puissent reconnaître quelque chose) et qu’elle « fait le reste ». J’avais aussi dans l’idée que cette page pouvait également aider ceux qui, par contre, ont du mal à reconnaître leurs propres émotions ou celles d’autrui, comme ça peut être le cas  avec un syndrôme d’Asperger).

Et ça a fonctionné
temoignage enseignante page emotion titoudou
Le témoignage d’une enseignante

C’est à partir de cette page que ma Princesse a commencé à poser des mots comme colère ou tristesse là où elle disait toujours avant “je ne me sens pas bien”.
Le petit plus dans l’apprentissage est de tourner les différentes pièces du visage autour de leur axe plutôt que de les enlever et les remettre : c’est ainsi que ma fille a “senti” que les émotions passaient et repartaient pour laisser place à d’autres, mais qu’elle était toujours la même. C’était une jolie façon de comprendre qu’elle n’est pas une émotion, mais que celle-ci l’habite pendant un court moment seulement.

pleurer de joie avec la page emotions © titoudou
« Regarde maman : elle pleure de joie! »

Elle continue de jouer avec cette page, et maintenant elle me surprend en créant des expressions elle-même sur le visage et en imaginant des histoires et des situations qui vont avec. Comme cet enfant qui « pleure de joie ». Cela m’a permis de voir que sa vision des choses s’était élargie : les larmes ne sont plus seulement associées à la tristesse, mais à une émotion vive.

La poupémotion

L’activité qui semble procurer la plus grande satisfaction aux enfants est celle qui consiste à dessiner ses sentiments.

Cette phrase est issue du livre « Parler pour que les enfants écoutent, écouter pour que les enfants parlent » de A. Faber et E. Mazlish

C’est en partant de cette idée que j’ai créé la poupémotion : une petite poupée en forme d’oeuf qui tient dans la main et dont on peut dessiner le visage à volonté.

Voici les avis recueillis par des professionnels en relation avec les enfants :

 

Alors, comment ça se passe avec ma fille ? Elle a très bien compris le concept. Mais des fois, elle ne veut pas la dessiner elle-même. Et ce n’est pas grave. On n’est pas obligé d’utiliser la poupémotion tout le temps. Mais si je ne vois pas d’autre moyen pour communiquer à ce moment-là,  alors je m’installe calmement à côté d’elle et j’imagine comment elle se sent. Je le dessine moi-même. Très souvent, ma fille réagit à mon visage dessiné et la conversation se débloque comme ça. A partir de là, je vais pouvoir discuter avec elle, essayer de comprendre et l’aider.

poupemotions © titoudouJe suis très heureuse de vous annoncer que cette création (ainsi que la page EMOTION très bientôt) se développe. C’était un souhait de longue date qui s’est concrétisé suite à une demande de crèche : désormais vous pourrez commander la Poupémotion dans des tissus différents, mais aussi selon l’origine ethnique. Il y aura 4 modèles différents, en plus du choix du tissu.

Les Amimotions

Pour développer la gamme sous tous les axes, je voulais aussi des personnages doux et mignons pour que les enfants les trouvent attachants et aient envie de les manipuler. Parce qu’il est important que les enfants comprennent que les émotions ne sont pas à rejeter : la plupart du temps, elles nous aident à bien réagir face aux situations que nous vivons (comme lorsque nous avons peur face au danger).

C’est pourquoi jai récemment créé les amimotions !

Les amimotions, pour apprendre les émotions © Titoudou

Comme vous voyez, ils se prennent facilement dans la main, ce qui aide un enfant à se l’approprier très vite. Vous pouvez vous procurer le tutoriel pour crocheter vous-même vos amimotions à offrir à vos enfants. C’est un bon moyen pour les aider à appréhender les émotions. ou raconter une petite histoire. C’est d’ailleurs ce que ma fille s’est créée de suite. Je l’ai regardée me raconter une histoire où Joie essayait de remonter le moral de Tristesse, calmer Colère et rassurer Peur. Toutes les émotions, même moins agréables, étaient acceptées. J’ai aussi retrouvé son empathie quand elle essayait que tout le monde aille mieux.⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀
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amimotions © titoudouSi les amimotions vous intéressent mais que vous ne savez pas crocheter, sachez qu’ils seront bientôt disponibles à la vente directement. En attendant vous pouvez toujours me commander votre version personnalisée de Joie, Colère, Peur et Tristesse en m’écrivant. 😊

Le kit Myemotions

Vous l’avez compris, multiplier les outils et supports pour favoriser tel ou tel aspect d’un apprentissage ou pour approfondir une notion est une clé pour apprendre de façon sûre et complète. Parce qu’il peut y avoir un “blocage” avec un support, mais pas avec un autre. Parce que selon l’âge de l’enfant concerné et ses habitudes, il préfèrera ceci à cela. Ou parce que tout simplement cet outil est plus pratique que celui-ci, pour vous…

le kit myemotions © titoudouC’est pour toutes ces raisons que j’ai conçu plusieurs outils en relation avec la gestion des émotions, tous complémentaires mais qui peuvent tous être utilisés de façon indépendante.
Parmi eux, le kit à télécharger MYEMOTIONS comprend des jeux et même des masques (ma princesse a adoré comme vous pouvez le voir !). En tout, jusqu’à 7 activités ludiques qui tournent autour de 12 émotions, développent le vocabulaire, favorisent le language et encouragent l’empathie et la bienveillance. Et comme toujours dans les kits à télécharger de titoudou, le matériel contient un minimum de texte pour convenir à une éducation bilingue.

C’est le jeu de société inclus dans le kit qui nous a permis d’avoir un moment très complice et très bénéfique. Il a permis qu’elle dise à voix haute qu’elle avait peur du noir. Et moi, je lui ai avoué que j’avais peur des araignées 🙈.

Des livres pour parler des émotions

Un des supports clefs pour tous les difficultés qu’on peut rencontrer en tant que parents reste le livre.

Dans mon petit cœur

de Christine Roussey  et Jo Witek

dans mon petit coeurC’est un livre très poétique et visuel. A chaque page, on découvre une petite description d’une émotion associée à une couleur et un découpage de cœur qui devient de plus en plus petit.

Ce livre est un vrai Coup de cœur pour moi. Il est très tendre et bienveillant et basé sur le resenti. Un de ces livres où tout n’est pas absolument expliqué mais on comprend parfaitement parce qu’on le ressent. Pour un moment calme à partager avec son enfant.

A partir de 3 ans.

Grosse colère

de Mireille d’ Allancé

grosse colere C’est un grand classique, je crois. On y découvre que la colère est un monstre rouge qui casse tout dans la chambre de Robert, très contrarié par une mauvaise journée.

J’aime beaucoup l’idée de « Matérialiser » la colère. Cela aide à faire comprendre que c’est quelque chose qui vient et qui s’en va. J’aime aussi beaucoup la conclusion très imagée de la colère qui devient plus petite au fur et à mesure que l’enfant se calme jusqu’à être enfermée dans une boîte.

A partir de 3 ans.

Un orage de colère pour Violette

de Sophie Bouxom (Illustrations), Kochka et Louison Nielman

un orage de colere pour violetteJe trouve que l’histoire de cette petite fille de parents séparés peut servir dans beaucoup de situations. J’ai particulièrement aimé la page où la maman de Violette en colère part s’ isoler dans le salon.  » Maman s’assoit pour se calmer. Car la colère c’ est contagieux, il faut un peu s’en méfier ». Cela permet de montrer aux entrants que les adultes aussi ont des émotions et cela encourage l’empathie. Le livre se termine par une double page dédiée aux parents avec notamment les conseils de Louison Nielman, psychologue.

A partir de 3 ans.

Mes petites questions : les émotions

de Astrid Dumontet (Auteur), Alex Langlois (Illustrations)

les emotionsPas d’histoire métaphoriques ici, on y décortique les émotions comme les dinosaures !

J’ai beaucoup aimé le côté neutre, très journalistique. C’est une autre approche intéressante à utiliser. Les explications sont claires, les questions simples m’ont montré à quel point, adulte, on oublie comment on pensait quand on était enfant.

A partir de 6 ans.

15 histoires qui intriguent

de  Anouk Bloch-Henry, Sabine Du Faÿ et  Geneviève Djénati

15 histoires qui intriguentChaque histoire relate une situation qui pourrait arriver ou est déjà arrivée et aborde une question comme « Peut-on être ami avec tout le monde ? » ou encore « Pourquoi n’est on pas toujours heureux? » L’histoire en elle-même ne résoud pas la question directement. Mais, elle donne des clefs (ainsi que l’analyse de Geneviève Djenati, psychothérapeute) pour analyser à l’aide du lecteur adulte et tirer des conclusions. Cela me semble. pleinement réalisable à partir de 6 ans. Le livre est recommandé à partir de 3 ans.

Et parce que les émotions, ce n’est pas forcéement du « négatif », voici aussi

Savez-vous planter la joie?

de Nadège Larcher, Marie-Agnès Gaudrat-Pourcel (Auteur) et Frédéric Benaglia (Illustrations)

savez vous planter la joieIci, on est fan d’Adélidélo, de mère en fille. Je trouve toujours les histoires très positives et bienveillantes. Et celle-ci ne déroge pas à la règle : Adélidélo découvre avec son papy comment cultiver la joie avec des plasirs simples comme un mot tendre, un fou rire ou un bon goûter. Bienveillance et bonne humeur à consommer sans modération.

A partir de 3 ans.

Vice-Versa

de Walt Disney.

Vice versaDans le média qui conviendra le mieux à votre enfant (livre, film…)

Je trouve cette histoire de Disney absolument magnifique pour discuter des émotions avec ses enfants. Là aussi, on a une aide précieuse pour comprendre que les émotions ne sont pas la personne elle-même mais passent. On comprend aussi clairement que les émotions sont une réaction suite à une information, une sensation etc… J’avais peur que l’histoire soit trop complexe et que ma fille se noit un peu, mais elle n’a retenu que ce qui pouvait lui rendre service. Attention, toute fois, que votre enfant ne prenne pas l’excuse d’une émotion qui piloterait son cerveau pour expliquer tel ou tel comportement 😉

A partir de 3 ans.

EDIT 15 février 2020 :

Je rajoute un livre à ma première sélection parce qu’il s’agit d’une petite perle et je ne pouvais pas ne pas vous le partager.

Le géant ou l’incroyable aventure des émotions

de Charlotte Bellière et Ian De Haes (Illustrations), Eds. Alice Jeunesse

geant-incroyable-aventure-emotionsSur la quatrième couverture : Un village tranquille… Hortense jardine, Ayhan dessine, Carlotta discute, Gaspard cuisine. Soudain, un grondement, un tremblement, une fissure puis une autre… C’est parti pour l’incroyable aventure des émotions!

Un livre inclassable qui m’a été conseillé par Marie-Anne, alias @leratconteur.ch sur instagram. Franchement, j’adore ce livre, et ma fille aussi. C’est un petit bijou. Les illustrations sont magnifiques et le livre en lui-même est si ingénieux qu’on peut le « lire » de plein de manières différentes. Oui, j’ai mis le verbe lire entre guillement parce que le livre n’a pas de texte à proprement parlé, mais une histoire merveilleuse qui permet de parcourir une palette d’émotions (12 au total, avec des nuances, une pour chaque double page). A la première lecture, j’ai donc proposé à ma fille de reconnaitre l’émotion décrite sur chaque double page, en fonction de l’expression des personnages, du contexte de l’histoire, des couleurs des illustrations. Un excellent moyen de verbaliser chaque émotion un peu plus.

Mais, c’est aussi un livre cherche-et-trouve avec une trentaine de personnages à suivre tout au long de l’histoire et du développement des émotions. Il me fait penser aux livres des saisons de Rotraut Susanne Berner. Il y a une multitudes de petits détails sur chaque page. En fait, on se sent comme dans un magasin où on chine et on découvre des petits trésors dans tous les coins.

Pour finir, j’adore le message de tolérance qui ressort de l’histoire.

 

EDIT 26 janvier 20201 : je rajoute un recueil d’une collection vraiment très bien construite pour parler de différentes émotions aux enfants.

Les émotions de Gaston – Mon recueil à écouter

d’Aurélie Chien Chow Chine

Il s’agit d’un livre regroupant 3 histoires de la célèbre licorne : « Je n’arrive pas à dormir », « J’ai peur », et « Je boude ». Gaston a une crinière magique qui change de couleur en fonction de ses émotions.

Un livre avec une approche résoluement bienveillante. Les phrases sont courtes, les mots directs et simple pour décrire les émotions pour pouvoir parler même aux plus jeunes. D’abord on observe comment se sent Gaston (imagé avec la météo). Lorsque Gaston ne va pas bien, on cherche avant tout à connaitre la cause de son état pour comprendre. J’ai beaucoup aimé des phrases comme

Il aimerait bien arrêter de bouder, mais il ne sait pas comment faire. Il est bloqué.

ou encore

Gaston est de bonne volonté, mais malgré tous ses efforts, il n’arrive pas à s’endormir.

Je trouve ces phrases essentielles dans la lecture pour montrer à l’enfant qu’on le comprend et qu’il n’est pas fautif et pour rappeler aussi aux parents que l’apprentissage des émotions est quelque chose de long et délicat, mais que rarement, très rarement l’enfant « le fait exprès ».

Une fois que le livre a établi le « diagnostic », il propose une solution sous forme d’une petit exercice de sophrologie (respiration et visualisation). Bref, je trouve ces petites histoires très jolies, très bien construites et les illustrations viennent soutenir le texte : Gaston est très mignon et très attachant.

Cerise sur le gâteau : Le livre contient aussi un CD et un QR code pour écouter les histoires de Gaston et les séances de sophrologie.

 

Retrouvez d’autres ressources pour aider les enfants à appréhender leurs émotions sur mon compte Patreon.

 

Et pour parler des peurs aux enfants et avoir des idées de lecture, écoutez donc l’épisode du podcast « L’âme à lire » enregistré avec Jacqueline, psychologue et psychothérapeute pour enfants.

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