Planner ou bullet journal ?

Je vous l’ai annoncé en début de semaine dans la newsletter : le mois de mai sera le mois pour les mamans. D’abord avec la shopping list / wish list pour la fête des mères. Ensuite avec des articles sur ce blog pour aider à mieux s’organiser et mieux gérer son temps. Parce qu’on ne le dira jamais assez : titoudou, c’est pour les enfants … et leurs parents !

Aujourd’hui, je suis très heureuse de vous proposer un article co-écrit avec une entrepreneuse de talent et future maman, Line de la team Etsyswiss. C’est une slasheuse (comprendre 2 métiers très distincts) : médecin et entrepreneur sur Etsy (boutique Linou’s pots) où elle propose des stickers (autocollants pour les puristes de la langue française) pour les fans d’agendas (aussi appelés planner-addicts). Et j’avoue : j’ai découvert avec elle tout un univers que je ne connaissais pas. En discutant avec Line, je nous ai trouvé plusieurs points communs comme l’envie (le besoin ?) de bien organiser sa vie et ses journées pour pouvoir faire un maximum de choses. Line est une fan des agendas (ou planners) alors que moi, j’étais une pro-bujo (le petit nom de BUllet JOurnal). Si vous aussi vous voulez vous organiser mais vous ne savez pas comment ou que choisir, Line et moi vous partageons nos idées et expériences.

Planner-addict

titoudou – Bonjour Line ! Je t’ai présentée comme fan des planners. Est-ce que tu peux nous dire ce qu’est un planner exactement ?

Line – Bonjour Carine ! D’abord un grand merci pour cette charmante opportunité de pouvoir participer à cet article ! (Et découvrir le terme slasheuse – rires).
Alors un planner est simplement le terme anglais pour agenda, mais il peut être aussi traduit par planificateur. En gros c’est un agenda à format variable qu’on peut « investir » à sa manière pour améliorer son organisation.

Il y en a qui sont déjà tout prêts et il y a ceux que vous pouvez monter de toutes pièces en y insérant les feuilles (j’utiliserai le terme « inserts ») dont vous avez besoin (semainiers, listes de courses, feuilles à bujo (si si !), etc…).

titoudou – Quand as-tu ressenti le besoin de t’organiser et pourquoi ?

Line – Pour ma part, cela remonte déjà à mon école secondaire. J’avais pas mal de devoirs et je me souviens que je me faisais des feuilles Excel avec un semainier pour y mettre mes heures de cours et mes prévisions de révisions. Il fallait déjà que l’emploi du temps soit visuellement attirant, que les couleurs soient belles etc – rires. Je ne crois pas que ça m’ait beaucoup aidée parce que j’avais beaucoup de peine à respecter mes prévisions – rire – mais je peux dater le début de mon intérêt pour l’organisation à cette période-là.

Par la suite, je me suis vraiment intéressée à la gestion du temps quand j’ai commencé à travailler en chirurgie. J’enchaînais de longues heures de travail sans être vraiment efficace et certains de mes chefs avaient mis le doigt dessus. On m’avait entre autres conseillé de me documenter sur la gestion du temps. Je suis tombée plus ou moins par hasard sur un livre intitulé  » What the Most Successful People Do Before Breakfast: How to Achieve More at Work and at Home » de Laura Vanderkam. C’est particulièrement son titre marrant qui m’avait accrochée et j’ai lu ce livre (malheureusement disponible en anglais seulement) plusieurs fois. Cela m’a permis de remettre des priorités en place, de réaliser que le temps est une ressource non renouvelable (une fois qu’il est passé, il est passé) et d’articuler mes activités différemment. C’était finalement la continuité de mes efforts d’il y avait 15 ans en arrière… Voilà en quelque mots la trame de l’histoire.

Line – Et toi, ça s’est passé comment ?

titoudou – En fait je crois que depuis de j’ai eu un « cahier de texte » où on note les devoirs à faire à l’école j’ai toujours essayé de m’organiser. Le temps passant, les études longues comme toi n’ont fait qu’augmenter la tendance avec des listes de choses à faire pour le lendemain. Mais c’est vraiment en devenant maman et en essayant de créer son entreprise à côté, bref mompreneur ou la journée de 72h que le besoin a explosé. Il est impératif que je m’organise sinon je n’ai pas assez de temps pour m’occuper de ma fille, ou pour mon travail à l’université ou pour titoudou. Je ne veux pas avoir à faire un choix entre tout ça, et pour l’instant, je vois bien qu’avec de l’organisation, tout passe. Et je suis probablement dans les « pires » années en créant ma petite entreprise (ce qui demande du temps au début) et avec un enfant jeune, donc qui demande beaucoup de temps.

titoudou – Comment en es-tu arrivée aux planners et pourquoi ?

Line – Ce fut vraiment par hasard. Je tentais de me lancer dans la commercialisation de mes aquarelles et j’ai découvert Etsy, la plateforme de vente pour les articles fait main. C’est là où j’ai découvert qu’il se faisait des « autocollants pour agendas » et de fil en aiguille, je suis tombée sur le monde des « planners addicts », en d’autres termes « accros aux agendas. »

titoudou – As-tu essayé le bujo ?

Line – Alors oui. Très brièvement on va dire. J’avais acheté un petit Filofax et j’avais hâte de « l’investir » comme on dit (c’est-à-dire le remplir de plein de feuilles pratiques et mignonnes). J’ai fait quelques trackers, mais je n’ai pas vraiment accroché. Je pense que cela m’a paru trop laborieux. Mais c’est vraiment une question personnelle car je passe au final quand même une à deux heures par semaine pour planifier/décorer une semaine dans mon agenda, et quelqu’un qui est habitué au Bujo minimaliste trouvera ça sûrement très long.
En fait, il me faut une trame préexistante, de la place, et de quoi « faire quelque chose de joli » pour mon côté perfectionniste. Quand je planifie, je prends aussi le temps d’inscrire les choses qui se sont déjà passées, histoire de me remémorer par la suite tout ce que j’ai pu faire dans la semaine. Cela m’aide beaucoup à sortir de mon impression « métro boulot dodo » et de voir qu’il y a eu d’autres choses que ça !

titoudou – Parles-nous, selon toi, des avantages d’un planner

Line – Alors…. À nouveau je pense que c’est très personnel. Vous pouvez utiliser le même support mais de manières très différentes, donc quelqu’un avec le même planner vous citera probablement d’autres avantages/inconvénients que moi.

Pour ma part, je suis restée assez fidèle aux agendas « Erin Condren Life Planner. » C’était à la base un achat pour mon entreprise (pour adapter mes autocollants et les mettre en scène) mais je me suis prise finalement au jeu. Ceux-ci sont assez grands et assez lourds (donc moins pratiques pour les déplacements), mais ils comportent 12 à 18 mois et sont personnalisables lors de la commande. Dans la même catégorie on a les Happy Planners de la marque MAMBI et je crois qu’il y a encore d’autres supports aux USA qui sont très similaires. Ces agendas comportent en général une vue mensuelle, une vue hebdomadaire avec des cases pour les moments de la journée et voilà. L’avantage est que tout est déjà prêt et que je n’ai pas à créer la structure de base. Cela peut être pour d’autres personnes un désavantage 😉

Il y a autrement les agendas qu’on appelle « à inserts. » Ce sont les agendas à anneaux qu’on peut remplir de toutes formes de calendriers, feuilles, listes, etc. Les marques les plus connues sont à ma connaissance Filofax, Kikki.k, Carpe Diem, Webster’s Pages, et tellement d’autres ! Les prix sont très variables, cela peut varier d’une dizaine d’Euros sur AliExpress à plusieurs centaines d’Euros pour les marques de luxe.

Pour ma part j’utilise les deux systèmes : un agenda à anneaux (donc avec des inserts) et mon Erin Condren. Je trimbale l’agenda à anneaux dans mon sac à main, histoire d’avoir le nécessaire avec moi. Cet agenda est plus utilitaire que l’autre, je ne le décore que très peu. Par contre dans l’autre je me lâche et là, le côté visuel est tout aussi important que le côté fonctionnel.

Mais beaucoup les utilisent de manière fonctionnelle uniquement et d’autres beaucoup plus décoratives (ce qui est mon cas).

Line – C’est un peu comme les bujo, non ?

titoudou – Alors il faut peut-être revenir sur les notions de base du BUllet JOurnal pour ceux et celles qui ne seraient pas familiers, c’est encore assez récent par rapport aux agendas …

Bujo-addict

Line – oui, on va reprendre les mêmes thèmes que j’ai abordés pour les planners pour pouvoir comparer facilement. Est-ce que tu peux nous dire ce qu’est un bujo ?

titoudou – Le BUJO, comme le planner, s’appuie sur l’écriture manuelle. Un simple carnet et un stylo suffisent. Il y a ensuite des règles de base pour le contenu proposé dans la version originale (vous trouverez des explications claires et concises ici). L’objectif est de s’organiser et d’optimiser son temps.

Line – Comment en es-tu arrivée au bujo ? 

J’aime écrire à la main et je cherchais un nouvel agenda pour l’année à venir et je suis tombée sur un article sur le web qui en parlait. Comme c’était le début de l’année, plein de bonnes résolutions, je me suis dit que j’allais essayer. J’avais tendance à faire les listes « à faire » chaque jour très longues. Bien sûr, je finissais la journée frustrée parce que je n’arrivais jamais à tout faire. Le fait de devoir réécrire à chaque fois une tâche non accomplie m’a réellement énervée. Et j’ai commencé à me poser la question « vas-tu avoir le temps de faire ça ? ». C’était une première étape très importante.

Line – Donc tu as déjà essayé les agendas. Parle-nous selon toi des avantages du bujo…

titoudou – J’aime avoir la place que je veux pour chaque chose que j’écris. J’ai gardé le concept de listes du bujo. Mais je me suis appropriée ses codes pour qu’ils soient efficaces pour moi. Des fois je n’ai besoin que de 3 lignes. Mais des fois il me faut 3 pages ! Je suis libre. Et du coup, j’y écris vraiment tout : les menus de la semaine, la liste de courses. L’évolution d’une maladie de ma fille, une idée et les premiers plans d’un nouvel article pour titoudou, une citation ou une pensée positive, un bout d’article ou de cours pour mon autre travail d’enseignant chercheur. Bref, Absolument TOUT ! J’ai l’impression qu’une fois posé sur la feuille, ça « vide » mon cerveau … Et il en a besoin (lol). Je n’ai plus besoin d’y penser. Je le retrouverai là avec la table des matières au début de mon bujo… A condition, bien sûr de la mette à jour !.

Bref, mon idée du bujo, comme pour toi avec le planner, est de se l’approprier. Il y a des règles de base, qui constituent le fonctionnement. Et c’est un fonctionnement que l’on recherche. Ensuite, il faut rester critique, essayer plein de choses, et chercher ce qui convient le mieux pour soi, voire inventer. Du sur-mesure ! J’en vois beaucoup pour qui le bujo est un bel objet avec des couleurs, de la calligraphie … Et c’est magnifique. Finalement, cela rejoint un peu ton concept d’y investir du temps pour sortir de la routine « métro boulot dodo ».

Personnellement, c’est ce qui m’a bloquée un long moment avant de commencer. je me disais que je ne connais pas la calligraphie, et de je ne sais pas dessiner etc… Mais en fait, ce n’est pas le concept même du bujo. Et surtout ce n’était pas le concept de mon bujo ! Je voulais quelque chose de fonctionnel avant tout ! Alors, mon bujo n’est pas joli dans le sens des pages que l’on trouve souvent photographiées sur internet. Quand l’envie me prend, je fais un peu plus joli (mais je n’ai toujours pas appris à calligraphier… Peut-être un jour avec Murielle dont je vous ai déjà parlé ici). Mais ce n’est pas une obligation. En pensant cela, je me suis allégée d’un poids et j’ai vraiment pu avancer. Et c’est ce que je conseillerais à tous ceux qui envisagent d’en commencer un. Posez-vous la question de ce que vous voulez faire avec vraiment.

Line – Pas d’aspect négatif pour toi ?

titoudou – Le côté négatif qui est apparu à long terme pour moi est la page mensuelle : elle est très compacte finalement, et c’est difficile d’avoir 2 entrées le même jour. Mais des fois, surtout dans la vie d’une maman, ou d’une mumpreneur, il se passe vraiment plusieurs choses ce jour-là ! Et il est bon de le noter. Ensuite, je pense que, du fait de mon côté scientifique, j’aime bien visualiser rapidement sous forme de tableau. La liste mensuelle ne me permettait pas de le penser comme mon cerveau en avait besoin. J’ai vu que certains construisaient eux-mêmes leur propre tableau chaque mois. Mais je n’avais pas envie de passer du temps à le faire. Alors j’ai cherché à nouveau une solution. Ta rencontre m’a également permis de mieux connaître « l’autre côté » de l’univers de l’organisation. Et j’ai fini par trouver un système qui me convient très bien en ce moment… Mais ça je vous en parle dans un prochain article 😉

Le mot de la fin

J’espère que cette discussion avec Line vous donnera des idées pour vous organiser si vous en avez besoin. Pour finir, rappelez-vous que pour qu’un système soit efficace, il faut savoir ce dont on a besoin. Ensuite, il ne faut pas hésiter à créer se l’approprier : il faut que ça vous convienne !

 

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