Celle qui encourage la bienveillance (Wondermumpreneur – Laetitia J.)
Voilà bien longtemps que je ne vous avais pas proposé un joli portrait de wondermumpreneur. Wondermumpreneur, vous savez ? Ces femmes, créatrices, entrepreneurs, et mamans absolument magnifiques. Un croisement entre Wonderwoman et Mompreneur 😉 Les mompreneurs ce sont ces femmes qui décident d’adapter leur activité professionnelle et de devenir entrepreneur pour pouvoir mener au mieux vie familiale et vie pro, justement. Des femmes qui croient en leurs rêves et qui foncent. Bien sûr, tout n’est pas rose, mais elles essayent, persévèrent, le plus souvent avec bonne humeur et bienveillance. Et de bienveillance, c’est bien ce dont il est question aujourd’hui ! C’est avec grand plaisir que j’interviewe ici Laetitia, rencontrée à Zurich dans un groupe d’entrepreneurs. La voix douce, le regard direct et bienveillant, à l’écoute, avec beaucoup d’empathie, aucune surprise quand vous découvrirez l’activité professionnelle qu’elle développe. Un thème très important ici, chez titoudou.
titoudou – Bonjour Laetitia ! Rappelle-nous ton nom complet, ton âge et celui de tes enfants.
Laetitia – Bonjour, je suis Laetitia Jacquemont, j’ai 44 ans et suis maman de 3 enfants qui ont bien grandi, puisqu’ils sont maintenant ados! Ils ont 13, 14 et 18 ans.
titoudou – Quel est ton cursus scolaire/universitaire, ta carrière?
Après avoir obtenu mon diplôme de psychologue clinicienne, je suis partie aux Etats-Unis pour compléter ma formation, cette fois-ci dans le domaine des ressources humaines. De retour en France, j’ai travaillé dans l’accompagnement individuel de jeunes adultes en recherche d’emploi, puis d’équipes de professionnels du secteur médico-social et éducatif (analyse de la pratique professionnelle, sorte de coaching collectif).
En parallèle, en tant que maman de 3 jeunes enfants, j’ai souhaité bénéficier d’ateliers de soutien à la parentalité pour m’aider dans mon rôle de maman, pas toujours facile au quotidien! Ces ateliers m’ont tant apporté, qu’à mon tour, je me suis formée auprès de l’Atelier des Parents, fondé par le Dr Sophie Benkemoun en 2006 et co-géré par la psychologue Nadège Larcher.
Devenir entrepreneur a-t-il été un tournant dans ta vie (professionnelle)?
Bien sûr! Il s’agissait pour moi de monter un projet qui me convenait vraiment et qui avait du sens pour moi, en accord avec mes valeurs et ma personnalité ; et enfin, de pouvoir concilier ma vie perso et ma vie pro, ce qui correspondait pour moi à un profond désir !
Quel a été le déclencheur et pourquoi?
Suite à un déménagement (nous avons quitté la région parisienne pour nous installer dans l’est de la France) et à ma démission d’un poste de psychologue salariée dans un grand groupe à Paris, j’ai rencontré un psychothérapeute, formateur et coach passionnant, qui m’a proposé de faire des missions pour son cabinet en me mettant à mon compte. Enthousiasmée par ce projet, je me suis lancée !
L’autre déclencheur a été la naissance de notre 3ème enfant et ma volonté de pouvoir passer du temps avec mes enfants, de les voir grandir…
Des regrets de ta vie “d’avant”?
Sincèrement, je n’en ai pas beaucoup, si ce n’est la richesse des échanges entre mes anciens collègues au sujet des suivis des différentes personnes en recherche d’emploi que nous accompagnions chacun ; le poste en lui-même m’intéressait beaucoup, malgré ses contraintes (rythme intensif, temps de transport,…).
Chaque période a ses richesses. Je suis emballée et heureuse de ce que je fais maintenant, et suis tournée vers l’avenir, avec plein de projets en tête !
Décris-nous ton activité d’entrepreneur actuellement …
Je suis psychologue formatrice en « Communication bienveillante », terme qui signifie : entrer en relation avec soi et l’autre, de façon à chercher à le respecter dans sa personnalité, dans son vécu, dans son ressenti. Pour le parent, cette façon de communiquer l’invite à mettre en place une autorité juste et respectueuse de l’enfant, de l’adolescent, qui suscite bien souvent sa coopération et permet à l’enfant de développer son estime de lui et son sens des responsabilités.
Aujourd’hui, j’anime différents ateliers de formation destinés aux parents et aux professionnels de la petite enfance, de l’enfance et de l’adolescence, en fonction de la demande. Je propose également des entretiens de guidance parentale.
D’où est venu ce choix/cette activité?
De ma propre expérience de maman ! J’ai toujours souhaité être une mère aimante pour mes enfants, répondant au mieux à leurs besoins, persuadée que ce désir serait la garantie de l’épanouissement de chacun et d’une belle harmonie familiale. Mais très vite, le quotidien, avec l’accumulation de la fatigue, des conflits, de l’incompréhension de certains comportements de mes enfants, m’amenait parfois à crier bien malgré moi, exaspérée et démunie… Et le jour où l’un de mes enfants me dit : “Maman, de toute façon, tu ne me comprends pas, tu n’es jamais contente, à quoi ça sert de de faire des efforts…”, ça a été comme une sorte de déclic, je me suis dis à moi-même : « c’est clair, ça ne peut plus durer, il faut que je fasse quelque-chose pour que ça change! ».
Et c’est comme ça que je me suis inscrite à l’Atelier des Parents. J’ai pu constater les bienfaits, notamment au niveau des relations, devenues plus apaisées au sein de ma famille. Cela a été l’occasion pour moi de réajuster ma posture de parent, remettre en question certains de mes automatismes, accéder à des clés me permettant de communiquer et gérer autrement les situations conflictuelles. Nos enfants sont devenus plus coopératifs, je crie beaucoup moins, je me sens à la fois plus compétente et plus dans la bienveillance, donc plus en phase avec mes valeurs.
Bien sûr, il ne s’agit pas de baguette magique : les difficultés se présentent, mais on les traverse plus facilement, et surtout, le lien parent-enfant, si précieux pour l’enfant en développement, est préservé.
Ce qui m’a beaucoup plu à l’Atelier des parents, c’est que l’on prend soin à la fois de la relation parent-enfant, mais également du parent lui-même! Alors il était naturel pour moi de me former pour faire connaître ces ateliers à d’autres parents qui pourraient à leur tour en bénéficier et ressentir plus de confort dans leur vie familiale.
Une journée type de Wondermompreneur?
Ma journée se partage entre la partie administrative de mon activité, le temps de me faire connaître ainsi que mes prestations par le biais de rencontres, de cafés, de mails et de ma page Facebook pro que je nourris d’articles, d’infos,…, une activité sportive ou de marche en pleine nature. Et bien sûr, le cœur de mon activité qui est la préparation et l’animation des rencontres (un atelier est constitué de 4 à 5 rencontres, toutes différentes d’un atelier à l’autre). A partir de 18h, c’est fini ! Je me rends disponible autant que possible à ma famille, et je prends du temps pour moi.
Est-ce que c’est facile de concilier sa vie de maman et d’entrepreneur?
Cela dépend… D’un côté, oui, car je m’organise comme cela m’arrange ; j’ai une certaine liberté, une flexibilité que j’apprécie et qui me permettent de gérer mes priorités comme je le souhaite. D’un autre côté, ce n’est pas toujours simple ! Car j’ai à cœur de répondre à la demande de mes clients, notamment ceux qui travaillent ; j’anime donc des ateliers certains soirs ou le week-end, ce qui me demande d’adapter ma vie de famille.
Et puis il y a les moments d’activité plus intense. Par exemple, quand je démarre un nouvel atelier, je passe un temps fou à préparer chaque rencontre… Bien sûr, ce surplus de travail impacte ma vie de maman. Mais toute la famille sait que c’est temporaire, heureusement ! L’heure est plutôt aux encouragements, et cela fait du bien !
En fait, j’essaye de tendre vers un équilibre, qui soit satisfaisant à la fois pour moi et pour ma famille. Mes enfants ayant grandi, c’est plus simple qu’avant !
Ce que tu veux transmettre à tes enfants en général et par cette activité?
Je souhaite leur transmettre combien la relation à l’autre est précieuse (infiniment plus que les désaccords, les rancunes, les principes…), et combien cela vaut le coup d’en prendre soin ; que chacun de nous a sa responsabilité dans la relation, qu’elle soit familiale, amicale, professionnelle, tout en sachant que tout ne dépend pas de nous, chacun doit rester à sa place, et laisser l’autre à la sienne.
En effet, il y a moyen de se rendre la vie plus facile, plus harmonieuse, en communiquant autrement, en gérant les conflits d’une autre façon.
Or, on le sait, les conflits sont inévitables, ils sont même sains. Mais si on peut éviter de les gérer dans une confrontation éprouvante avec parfois de grandes blessures, une incompréhension mutuelle, une relation abîmée, ce sera infiniment plus satisfaisant. Je leur propose une façon plus constructive et respectueuse de gérer la relation, avec tous les bienfaits qui en découlent.
Ce que tu aimes dans ton travail
J’apprécie travailler dans l’humain, pouvoir apporter ma petite contribution pour favoriser des relations plus apaisées et gratifiantes parents-enfants.
Etre parent est bien l’un des métiers le plus difficile au monde! Alors je suis heureuse, avec mes ressources et mes limites, de pouvoir soutenir les parents, les valoriser, leur proposer des clés, pour les aider notamment à gérer leurs propres émotions et celles de leurs enfants, des alternatives (à la punition par exemple), qu’ils ont la possibilité d’essayer, à leur façon et à leur rythme.
Par ailleurs, quand les parents s’impliquent et cherchent à pratiquer chez eux les nouvelles clés découvertes durant les ateliers, ils voient que cela a un impact sur le comportement de leur enfant et sur la relation qu’ils ont avec lui, sur l’ambiance familiale et sur eux, parents. C’est une vraie satisfaction pour moi quand ils réalisent qu’ils reprennent confiance en eux et développent de réelles compétences, malgré les difficultés rencontrées.
Ce que tu n’aimes pas dans ton travail 😉
La partie administrative, cela m’ennuie terriblement!
Comment te qualifierais-tu maintenant dans ton travail (heureuse, épanouie, stressée, fier …)?
A la fois heureuse, enthousiaste, challengée!
Ton conseil/astuce pour les mamans?
Les 3 kifs / jour à partager durant le repas sont un bon moment familial : chacun des membres de la famille qui le souhaite peut partager les 3 choses qu’il a particulièrement appréciées dans sa journée ! Cela peut être des choses toutes simples (un sourire d’un enfant, l’aide d’un ado, un café avec une copine, une rencontre,…). C’est excellent pour la santé de chacun et de la famille!
Par ailleurs, bien sûr, l’enfant ou l’ado a besoin d’être rassuré sur l’amour inconditionnel que lui porte ses parents (mots et gestes affectueux, paroles valorisantes, regard aimant…) malgré ses comportements parfois pénibles, voire usants ; mais il a aussi besoin de sentir que ses parents prennent soin d’eux-mêmes ; alors, prenez du temps pour vous, ressourcez-vous !
Enfin, il n’existe pas de parents parfaits, ni d’enfants parfaits, et heureusement ! Alors soyez indulgentes envers vous-mêmes… Sachez que l’erreur fait partie de l’apprentissage, autant pour l’enfant que pour le parent !
Et si vous avez besoin d’un coup de pouce, alors n’hésitez pas, les ateliers sont faits pour vous !
Ton conseil/astuce pour les entrepreneurs?
Faites-vous confiance, vous êtes pleines de ressources ! Une fois votre projet défini, lancez-vous vraiment, osez !
Par ailleurs, mieux vaut vous entourer de personnes encourageantes, professionnelles, qui croient en vous et en votre projet!
Chez titoudou, tu le sais, manger est une chose importante à éduquer aux enfants, sous forme ludique avec de la dînette ou en partageant un bon repas pour découvrir de nouvelles saveurs. Alors, parle-nous un peu du plat familial type chez toi qui rassemble tout le monde …
Chez nous, la tradition tous les dimanches soirs, c’est le « dîner crêpes ». Les enfants adorent, c’est festif, les uns préparent les crêpes, les autres les différentes garnitures salées et sucrées. On innove, on teste, et chacun son tour révèle ses talents culinaires et de créativité !
Ah c’est magnifique, merci pour cette belle idée !
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